Considéré par certains spécialistes comme une vièle ou un nickelharpa (!), l’instrument du portail de Notre-Dame de Paris fut identifié par Christian Rault comme un organistrum. La Cité du Patromoine français du Trocadéro possède un moulage qui révèle l’état de la sculpture au XIXe siècle, avant les interventions de remise à neuf.
Ce modèle d’organistrum fait partie des témoignages les plus précoces qu’il nous est donné d’observer. Situé sur le portail Sainte-Anne (1160), cet instrument ne possède pas encore toutes les caractéristiques de ses congénères plus tardifs de la fin du XIIe siècle. Sa caisse est oblongue et non en forme de 8 et son manche n’est pas encore distinct de la caisse. Deux ouïes opposées deux à deux sont disposées sur la table, à la façon des vièles d’archet de l’époque. Muni de quatre cordes au lieu de trois par la suite, son clavier est constitué de seulement six tangentes.
De par l’absence de la manivelle – probablement en métal rapporté dès l’origine et qui sortait de la gueule ouverte du monstre – cet instrument n’a été identifié comme un organistrum que très tardivement.
Le fait que l’instrument soit présenté par un seul musicien a également contribué à la méprise. Cependant, la roue est clairement figurée et aucun doute n’est désormais possible sur la nature de cet instrument, même si le chevalet, constitué par la chevelure du monstre, est peu conventionnel.